ACINA au LAB14 : animation d’ateliers « Parcours emploi » dans la formation « Construction bois »

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Depuis 2017, ACINA travaille sur différents projets aux côtés de Quatorze, une association qui développe et promeut des architectures sociales et solidaires. Ces derniers mois, c’est au sein du LAB14 que Quatorze et ACINA ont allié leurs expertises. Ce FabLab solidaire, dédié à la formation professionnelle, permet à des personnes peu qualifiées ou éloignées du marché de l’emploi de découvrir des métiers et des outils innovants et traditionnels, liés à la construction bois. Une première session de formation co-construite destinée à des personnes réfugiées notamment, a vu le jour début 2021. En complément des modules techniques du travail du bois, Quatorze a ainsi pu s’appuyer sur ACINA afin de proposer des ateliers dédiés à l’insertion professionnelle des apprenants, et sur l’association Thot, école diplômante de Français pour les personnes en situation d’exil, les réfugiés et les demandeurs d’asile.

La formation à la construction bois est une découverte des outils et une introduction aux métiers de l’artisanat en cinq semaines, par l’apprentissage par la pratique et la compréhension de la logique de production d’un objet construit. Le parcours pédagogique suit une approche transversale et a pour objectif de guider les apprenants éloignés du marché de l’emploi dans leur futur projet, notamment grâce à des ateliers dédiés à l’insertion professionnelle. C’est dans ce cadre qu’interviennent Faustine Denis et Manuela Casalone, respectivement conseillères en insertion professionnelle dans les antennes d’ACINA du Val d’Oise et de Paris.

Les clefs de l’insertion professionnelle en sept ateliers

Du 21 janvier au 26 février 2021, ACINA a construit puis animé sept ateliers autour des notions-clefs de l’insertion professionnelle adaptés à la formation proposée. “En parallèle de la découverte des métiers du bois, il fallait lever les freins à l’insertion professionnelle. Nous avons donc collaboré avec Quatorze pour proposer un module de formation ad hoc.”, nous raconte Faustine.
24h de formation ont ainsi été consacrées au projet professionnel. Du lexique technique autour des métiers du bois, aux ateliers linguistiques, numériques, en passant par le droit du travail et la préparation aux entretiens d’embauche, l’objectif est de donner confiance aux apprenants et de les outiller pour faciliter leur insertion sur le marché du travail. “Cela demande beaucoup de travail individuel pour créer un lien de confiance, et ça passe aussi par un travail collectif qui favorise le partage d’expériences.”, explique Manuela. Faustine complète en soulignant l’importance d’apprendre à exprimer les compétences qui ont été acquises : “Les personnes sortent de la formation en ayant appris à faire des choses mais elles n’arrivent pas toujours à verbaliser qu’elles sont capables de faire du bardage, de la coupe, etc.

Un programme de formation adapté à un double public

Huit personnes ont suivi cette première session de formation à la construction bois, dont trois personnes non-francophones réfugiées et cinq personnes francophones. ACINA a adapté son programme pour qu’il réponde aux besoins de ces deux publics. “On a rencontré les personnes pour comprendre leurs attentes et leurs besoins, puis pour adapter les ateliers aux choses qui les intéressaient.”, explique Faustine. Deux ateliers spécifiques ont été proposés aux personnes réfugiées : un atelier linguistique sur le vocabulaire des métiers du bois et les bases mathématiques, et un atelier numérique sur l’inscription à Pôle Emploi et la rédaction d’un CV. “On a également adapté le contenu aux observations faites par le formateur bois qui a relevé des difficultés dans la lecture des plans et des dimensions. On a donc proposé des exercices de mathématiques.”, ajoute Manuela.

La présence d’un public hétérogène a également permis de créer des binômes, propices à l’insertion et l’apprentissage. “On a travaillé par binôme francophone et non francophone pour un partage de connaissance, une entraide, et ça fonctionnait bien, les binômes se complétaient. On a eu le sentiment que ça les a rapprochés, il y a eu des échanges enrichissants sur leur parcours, leurs histoires.”, raconte Faustine.

La méthodologie d’accompagnement d’ACINA appliquée à la formation

ACINA a voulu adapter sa méthodologie d’atelier collectif d’accompagnement à la formation. “On met toujours en avant la relation partenariale chez ACINA, donc on a tout de suite pensé qu’il était plus adapté de chercher des partenaires qui travaillent dans les métiers du bois, pour que ces personnes puissent présenter leur parcours, donner des pistes et des conseils de formation pour la suite.”, explique Faustine. Faire appel à des partenaires extérieurs spécialisés permet également aux personnes éloignées de l’emploi de s’habituer à la rencontre avec des professionnels. C’est dans ce cadre que La Cravate Solidaire, qui fait du coaching en image, a été sollicité par ACINA pour animer le 7ème atelier sur la présentation de soi. “Cet atelier a été précédé par un autre temps de travail avec des partenaires emploi, afin de préparer les apprenants à un entretien d’embauche focalisé sur leurs compétences techniques et leurs savoirs-faire.”, précise Manuela.

ACINA animera également les deux prochaines sessions de formation

La conduite de ces premiers ateliers ont permis de soulever des points d’amélioration pour les deux prochaines formations qui auront lieu au courant de cette année. “On voudrait proposer plus d’entretiens individuels pour faire le point sur le projet de la personne au début du parcours, suivre son évolution, et permettre à la personne de repartir de la formation avec un plan d’action et des outils pour mettre son projet en œuvre.”, imagine Faustine. 

Ces ateliers d’insertion professionnelle auront également donné des pistes de réflexion pour l’accompagnement des bénéficiaires d’ACINA. “L’organisation d’un projet de parrainage entre personne francophone et personne réfugiée serait très utile pour les personnes qu’ACINA accompagne ! Ce serait très enrichissant mais il faut mobiliser des moyens humains, des bénévoles qui peuvent participer régulièrement. C’est une piste à creuser. Cette formation nous a aussi fait comprendre que le travail en collectif proposé chez ACINA est indispensable pour l’insertion professionnelle des publics et ça permet de mieux les connaître.”, conclut Manuela.