Depuis le mois de mars, ACINA s’est mobilisée pour garder le contact avec les femmes et les hommes qu’elle accompagne au quotidien. Travail de recensement des besoins, d’information des personnes, distribution de chèques services mais aussi coordination avec les acteurs publics et associatifs: retour sur des mois de réponse à l’urgence.
Le confinement, des effets immédiats
Dès les premiers jours du confinement, les personnes vivant en bidonville, squats, hôtels ou centres d’hébergement ont vu leur quotidien changer de jour au lendemain, parfois violemment. En effet, impossible de continuer à travailler quand l’on vit de petits boulots sur les marchés ou du ramassage de la ferraille. Impossible également de bénéficier des dispositifs d’aide mis en place pour le plus grand nombre quand l’on n’a pas de numéro de sécurité sociale ou de fiche de paie.
Très vite, ACINA s’est mobilisée pour aller au devant de ces publics, notamment pour recenser et cartographier les lieux de vie informels (bidonvilles, squats…). Grâce à ce travail de terrain et au maillage territorial mis en place avec les acteurs associatifs, nous avons pu recenser 105 sites répartis sur 6 départements et dans lesquels vivent 4700 personnes.
De l’accompagnement vers l’autonomie à la réponse d’urgence
Ce premier travail a permis la mise en place de points d’eau voire de penser des éléments de sanitation (ramassage des ordures, toilettes…) qui restent cependant à mettre en oeuvre. En parallèle, l’association a pu organiser la subsistance des personnes ainsi dénombrées. Inclusion des sites recensés dans les tournées de distribution alimentaire, soutien aux structures les assurant mais aussi distribution en propre de chèques services. Fourni par divers partenaires (Secours Catholique, DIHAL, Fondation Abbé Pierre) ces derniers permettent aux bénéficiaires de faire quelques courses pour acheter des produits alimentaires mais aussi d’hygiène comme du savon ou des couches.
Pour les équipes d’ACINA, spécialisées dans l’accompagnement vers l’autonomie, ces distributions (qui relèvent d’avantage de la réponse d’urgence) est un changement de posture. Elles ont néanmoins permis d’exercer une veille sanitaire, de rester un interlocuteur privilégié de ces familles et d’assurer leur accès à l’information. L’association a donc mis en place ces activités exceptionnelles dans un contexte d’urgence où cette crise sanitaire et sociale requiert une importante part « d’aller-vers », valeur centrale de l’association.