Au mois de mars, nous avons célébré la journée internationale des droits des femmes. À travers le projet Femmes, lancé en 2020, ACINA souhaite améliorer les conditions de vie des femmes vivant en situation de précarité, et permettre, entre autres, de favoriser l’accès à leurs droits et à leur insertion professionnelle. Dans le cadre de ce projet, les participantes expriment notamment la nécessité de développer leur estime de soi et leur bien-être. C’est dans cette optique qu’un projet pilote d’ateliers “art-thérapie” a été lancé.
L’accompagnement par l’art peut venir soutenir et renforcer les capacités et les potentialités des personnes, tout en prenant soin des plus fragiles. C’est en effet une forme de soin ou d’accompagnement pour des personnes qui vivent une situation délicate et celles qui recherchent un autre moyen que la parole pour gagner en apaisement. Pour les femmes en situation de mal-logement, ces ateliers sont l’occasion de dédier un moment entièrement consacré à elles, à la tranquillité et au partage.
Le premier atelier s’est déroulé le 17 février, sur le bidonville de la Patelle, à Saint-Ouen-l’Aumône (95), en présence de 6 participantes, et le deuxième le 31 mars au même endroit avec 3 autres participantes. L’une des participantes a affirmé dès le début de l’atelier que « c’est un temps pour nous, sans enfant », elle a souligné sa fatigue et son incapacité à continuer à réaliser les tâches de tous les jours. A la fin de l’atelier, elle a exprimé le fait qu’elle se sentait moins fatiguée, prête à affronter à nouveau le quotidien.
6 ateliers sont ainsi prévus sur l’année 2023 dans le cadre de cette expérimentation impulsée par l’équipe dans le département du Val d’Oise. “Les ateliers ont pour enjeu de favoriser l’estime et la confiance en soi des femmes et renforcer leurs désirs et forces vives. Je les accompagne dans un moyen d’enlever le stress et de prendre un moment pour soi, d’être dans le non verbal.” explique Amélie Thibierge Benais, art thérapeute, partenaire d’ACINA dans le cadre de ce projet.
Les femmes sont invitées à entrer en création par le biais de matières plastiques et naturelles. Ces entrées en création peuvent être individuelles, ou peuvent laisser place à des dynamiques collectives, afin que les participantes puissent tisser différents liens avec elles-mêmes et entre elles. Une attention particulière est portée au groupe comme espace sécurisant et dynamique favorable à l’ouverture et l’aventure. Au cours de l’atelier, des temps d’échanges sont également proposés afin que chacune puisse exprimer ses ressentis.
Les ateliers permettent de créer un lien autre avec ACINA, un temps décalé qui permet la création d’une relation de confiance en dehors de la frénésie du quotidien et des démarches sociales.
“ Introduire un nouvel atelier implique une adhésion un peu timide, le temps de la découverte, mais lorsque nous avons commencé à créer nous nous sommes retrouvées dans un temps autre, plus léger, différent. J’accompagne beaucoup des femmes ayant participé à l’atelier dans leurs démarches et se retrouver autrement, dans un temps tranquille dédié aux liens, a pour moi, permis de renforcer un lien qui était déjà fort. J’espère qu’il apportera le même sentiment de tranquillité aux femmes et que nous continuerons à proposer des ateliers avec ces formats là, nécessaires à l’esprit et au cœur.”
Mounia Naïli, travailleuse sociale sur l’antenne du Val d’Oise.
Le prochain atelier aura lieu le 12 mai à La Patelle et clôturera la session sur ce bidonville. 3 prochaines séances sont prévues au cours de l’année sur le bidonville du Bord de l’Eau à Cergy.