Chaque après-midi du 24 au 28 avril et du 6 au 12 mai, des ateliers animés par Clowns sans Frontières se sont déroulés  sur deux bidonvilles situés à Saint-Ouen-l’Aumône (95) et à Grigny (91). 

L’objectif de Clowns sans Frontières est de transmettre des connaissances aux enfants, de partager autour de l’art et du théâtre, d’apporter un soutien moral et émotionnel par le rire et le spectacle vivant à des populations affectées par des crises humanitaires, victimes de marginalisation ou en situation de grande précarité.

Dans le Val-d’Oise, une visite de “repérage” a eu lieu en avril par les équipes de Clowns sans Frontières en compagnie d‘École et Famille et d’ACINA afin de rencontrer les enfants et de préparer la semaine. Cette première rencontre a vraiment été importante pour créer du lien entre les artistes et les enfants du “platz”. 

Puis, la semaine a débuté par l’installation de la tonnelle où se sont déroulées les activités : “Ils nous ont tout de suite reconnus et on a été très bien accueillis par une des familles pour mettre la tonnelle devant chez elle. Les enfants étaient curieux et contents de participer à cette installation, de dresser l’espace de jeu.” affirme Chloé, artiste pour Clowns sans Frontières. Les activités ont ensuite démarré. “Lors du premier atelier d’expression des émotions, ils étaient enthousiastes de jouer la tristesse, la colère, la joie, même les grands très en retrait au début se sont lâchés et ont finalement osé, il y avait du plaisir”, raconte Chloé.

Les temps d’expression corporelle, les activités manuelles et le goûter ont ravi les enfants du bidonville, qui avaient du mal à laisser partir les intervenants à la fin de cette première journée.

La semaine a été marquée par plusieurs moments forts : “Chaque arrivée sur le platz était un moment fort ! La déambulation finale était géniale, les enfants ont demandé à la refaire une deuxième fois.” selon Chloé et Sofi, artiste aussi pour Clowns sans Frontières. “C’était sympa car même les parents se sont impliqués sur le terrain et ont dansé avec les enfants” explique Océane, travailleuse sociale chez ACINA en Essonne. 

A la question : “comment avez-vous personnellement vécu cette expérience ?” les artistes clowns intervenues à Saint-Ouen l’Aumone nous ont répondu : 

Chloé : “Même si c’était extrêmement fatiguant et intense à cause des conditions en extérieur, avec parfois de la pluie et un nombre important d’enfants, j’ai vraiment eu un coup de cœur pour les enfants, l’accueil de la famille le premier jour m’a énormément touchée. Et voir autant de dynamisme, des beaux moments de partage, ça donne du sens à ma pratique. Globalement, c’était  une expérience très forte.” 

Sofi : “Il y a eu tellement de plaisirs partagés, le fait de porter de l’attention à ces enfants qui sont très attachants, très demandeurs, c’était vraiment génial. J’étais très triste de les quitter, on leur a dit qu’on allait revenir et j’espère que l’on pourra tenir cette promesse ! Très sportif et très intense, et humainement très riche. Chloé et moi nous sommes super bien entendues, nous étions complémentaires et solidaires”. 

Un apprentissage a été observé chez les enfants durant les déambulations et le jonglage. Ces projets redonnent à l’enfant sa place d’enfant, ils permettent de développer les compétences et suscitent l’intérêt des enfants. Pour ACINA, ces interventions ont permis de renforcer un peu plus le lien avec les familles sur les bidonvilles, et cela a pu favoriser l’engagement des familles dans certaines démarches. De prochains échanges pour collaborer à nouveau et proposer ces ateliers sur d’autres lieux de vie sont déjà prévus, et prendront en compte les pistes d’amélioration qui ont été identifiées par les différentes parties prenantes à ce beau projet.