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Seule avec ses enfants, Aurélia raconte son confinement

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Si les derniers mois ont été difficiles à vivre pour tout le monde, les plus précaires ont du faire face à des situations particulièrement complexes. Comment rester confinés quand l’on doit rester avec 7 enfants dans une chambre d’hôtel? Comment survivre quand les réseaux d’aide ferment et que l’économie de subsistance (petits boulots, glanage…) s’arrête?

Continuer à avancer même quand on est confiné

Ce fut pourtant le quotidien d’Aurélia qui vit en hôtel social à Noisy le Grand (93). Accompagnée par ACINA depuis 2019, elle s’occupe seule de ses enfants et cherche un emploi comme agent de tri ou femme de ménage. Elle nous raconte: “Dès le début du confinement, les Resto du coeur ont été fermés. Avant j’y allais 1 fois par semaine. Avec les tickets service [distribués par ACINA puis le Samu Social], j’ai pu aller chez Lidl pour acheter de la nourriture mais aussi du dentifrice, du shampooing et du savon”. Le Service Social Départemental concernant une demande d’aide financière

Malgré les difficultés elle ne baisse pas les bras comme nous raconte Juliette, travailleuse sociale à l’antenne 93 d’ACINA “Nous sommes restés en contact par téléphone et via WhatsApp. Les enfants d’Aurélia lui ont appris comment s’en servir et on a pu poursuivre l’accompagnement: elle m’envoyait des photos de ses courriers et je pouvais l’aider dans le remplissage des formulaires”. Aurélia a ainsi pu se familiariser avec le numérique et développer des compétences utiles pour la suite de son parcours. “Si le numérique est utile, il ne fait pas tout. Plus de rendez-vous physiques, plus de démarches possibles (Pôle Emploi…). Cela représente tout de même une rupture dans la dynamique d’accompagnement” précise Juliette.

Poursuivre l’école, trouver un emploi… poursuivre l’insertion

Si elle a pu développer de nouvelles compétences grâce à ses enfants, Aurélia aussi a dû faire la classe à la maison. “Avant ils allaient tous à l’école sauf le plus petit. Là, il fallait faire les devoirs et rester à l’hôtel toute la journée avec les enfants ce n’était pas facile”. Malgré des conditions d’apprentissage plus que précaires, les enfants n’ont pas décroché, loin s’en faut. L’association ASET 93 notamment sur le suivi de la scolarisation des enfants a permis qu’ils ne décrochent pas : certains sont d’ores et déjà retournés à l’école et les autres attendent la rentrée avec impatience.

Pour Aurélia aussi, les dernières semaines ont été consacrées à la reprise de son parcours d’insertion. Elle passe un entretien d’embauche la semaine prochaine dans une entreprise d’insertion. Juliette nuance cependant “si dans ce cas, le bilan n’est pas négatif, d’autres situations sont beaucoup plus compliquées. Plusieurs de nos bénéficiaires redoutent que les distributions s’arrêtent, si c’était le cas, l’été serait particulièrement difficile”.