Ateliers CV-vidéos

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Courant 2021, ACINA a rencontré le collectif Les Films de l’Arpenteur afin d’imaginer la mise en place d’un projet en partenariat. Les échanges ont mené à la création d’ateliers CV-vidéos co-animés par Benoit Peytavin du collectif et les travailleurs sociaux d’ACINA. L’objectif ? Travailler la confiance en soi et la présentation en contexte professionnel, via un médium créatif.

 

Benoit Peytavin est réalisateur de films documentaires et membre du collectif Les Films de l’Arpenteur. “Au sein du collectif, on est intéressés par la création de films participatifs, impliquant des personnes éloignées de la culture, ce qui nous a amené à faire un certain nombre d’ateliers qui ont parfois débouché sur des films documentaires. Nous avons menés différents types d’ateliers avec des scolaires (collège, lycée), des jeunes d’Aulnay-sous-Bois, des jeunes filles de l’Aide Sociale à l’Enfance par exemple, beaucoup aussi avec des personnes vivant en bidonville notamment via un partenariat de 3 ans avec les Enfants du Canal au sein du projet ROMCIVIC. On essaye d’amener l’outil vidéo et de partager notre langage, non pas pour faire un film sur, mais un film avec.” explique Benoit.

 

En 2021, les travailleuses sociales d’ACINA dans le 93 rencontrent le Collectif avec l’idée que la vidéo pourrait être un médium intéressant dans le cadre du projet Impuls’Emploi pour travailler la présentation en contexte professionnel et la confiance en soi. “L’idée première était de se greffer à une visite découverte de structure d’insertion dans le cadre du projet, on a finalement pensé que c’était peu adapté alors on s’est recentré sur quelque chose qui puisse vraiment servir dans la présentation de soi en milieu professionnel et est venue l’idée du CV-vidéo. Des moments de créativité partagés où l’on part d’un parcours, pour le mettre en mots et en images. Une présentation qui puisse être répliquée devant un employeur.” précise Benoit.

 

Comment se déroule une séance d’ateliers CV-vidéos ?

“Pour réaliser les CV-vidéos, il faut deux sessions d’une demi-journée, une pour la prise de son et une pour la prise d’image. Lors de la première séance, on explique le principe des CV-vidéos aux participant.e.s, on montre des exemples, on échange sur ce que les personnes en pensent et sur ce qui les inspire ou moins sur la mise en image. Ensuite on part du CV papier et on essaie de voir ce qui est le plus pertinent à inclure dans le CV-vidéo pour que ce soit plus un récit qu’une lecture de CV ligne par ligne. Une fois la sélection effectuée, on décide de la chronologie, on forme des binômes, un participant et un.e travailleur.euse social.e ou membre du collectif, et on se sert de tableaux Velleda. Du récit on extrait soit des mots clefs soit des images marquantes, qui correspondent à un item, pour qu’en un coup d’œil le tableau puisse être une forme de mémo. Vient ensuite un moment de répétition, pour que le discours soit maîtrisé, puis chaque participant.e passe individuellement devant la caméra, on filme et on enregistre, c’est ce qui va constituer l’audio du film. Enfin, on échange sur les types de mise en image que les personnes préféreraient pour leur CV et on fait des photos des personnes, qui pourront servir pour l’image des CV derrière. Entre deux séances on récolte le matériel nécessaire pour imager les CV-vidéos. Lors de la deuxième session, on commence par montrer le montage de l’audio, on fait des propositions de mise en scène, en laissant des choses ouvertes pour échanger. Ensuite, on s’occupe de la prise d’image et de son et autant que faire se peut c’est la personne qui manipule le plus possible le matériel pour la mise en images, afin qu’elle soit la principale protagoniste de son CV. Ensuite dans l’idéal on essaie de regarder le CV avec la personne et de recueillir le sentiment.” explique Benoit.

Pour Benoit, le CV vidéo permet de travailler l’estime de soi “on filme, on enregistre puis on monte et on essaie de rendre honneur aux parcours des gens. A la première session, beaucoup disent que c’est trop compliqué et qu’ils ne vont pas y arriver, et en fait, tout le monde y arrive, c’est valorisable, valorisant, il y a une forme de fierté.”

De son côté, Hélène, stagiaire travailleuse sociale spécialisée en insertion professionnelle à Paris, a trouvé les ateliers très enrichissants et l’approche “particulièrement intéressante car elle dépasse le CV classique et amène la personne à mettre en avant son parcours de vie, ses expériences professionnelles et ses centres d’intérêt. C’est un moyen créatif de travailler la préparation de l’entretien d’embauche. C’est un exercice qui a un effet positif sur la confiance en soi et l’auto-estime notamment pour des personnes qui ne sont pas toujours à l’aise à l’oral et dans la maîtrise du français. Le fait d’être derrière les projecteurs et d’être acteur.trice du produit fini a également un côté très valorisant ! Ce serait génial de pouvoir renouveler cet atelier pour d’autres personnes accompagnées par ACINA et de faire en sorte que les CV-vidéos soient de véritables outils mobilisés dans la recherche d’emploi et de formation.”

Vous trouverez ci-dessous deux exemples de CV-vidéos réalisés dans le cadre des ateliers :