Avoir du temps pour soi – Les ateliers socio-coiffure au sein du projet Femmes

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Acina organise régulièrement des ateliers collectifs destinés aux femmes, leur donnant un espace pour se détendre et prendre soin d’elles.  

Ce mois-ci, une dizaine de femmes habitant plusieurs bidonvilles en Essonne ont ainsi pu, selon leurs envies, se faire shampouiner, appliquer des masques capillaires, masser le crâne et couper les cheveux par Mélanie Madeleneau, socio-coiffeuse partenaire d’Acina. 

 ← Atelier socio-coiffure organisé en novembre 2024 dans les locaux d’Acina en Essonne. 

Être une femme, migrante , vivant en habitat précaire (bidonville, squat, rue…), c’est être triplement discriminée :  

  • c’est trop souvent devoir porter des charges supplémentaires au sein de la famille, en raison des rôles de genre, telle que la garde des enfants et le travail domestique. C’est aussi être la cible de violence sexistes et sexuelles.  
  • c’est être éloignée du droit commun (santé, aides sociales, parcours d’accès au logement) et de l’emploi, et victime de discriminations régulières 
  • C’est manquer des services de base (accès à l’eau, aux sanitaires, à une cuisine…) et de ressources financières. 

“Tous les jours, je fais la ferraille – je me lève tôt, et je dois porter des charges très lourdes, des pièces de machines à laver par exemple. Quand je ne travaille pas, je m’occupe des enfants, de la cuisine… Les hommes ne s’occupent pas de tout ça […] Alors oui, je pense que ma vie est plus difficile. Moi je travaille toute la journée, je fais le travail d’un homme et d’une femme. Je n’ai pas de temps pour prendre soin de moi, je me repose peut-être une heure ou deux par jour, et pendant ces moments-là, je ne fais que dormir.” 

Aurora durant un atelier socio-coiffure organisé par Acina en Nov. 2024

Une des conséquences de ces discriminations multiples subies par les femmes accompagnées par Acina est de ne pas pouvoir prendre du temps pour elles au quotidien. Les ateliers socio-coiffure et socio-esthétique répondent à ce besoin.

↑ Atelier socio-coiffure organisé en novembre 2024 chez une habitante d’un bidonville en Essonne. 

Mais ce n’est pas leur seul objectif.

Plus généralement, ces ateliers ne sont qu’un volet d’action du “projet Femmes” développé par Acina face aux inégalités visibles jusque dans l’accompagnement socio-professionnel : proportion moindre de femmes accompagnées dans l’accès à l’emploi, ruptures de parcours plus fréquentes… 

Selon moi, les ateliers collectifs en non-mixité du “Projet Femmes” sont complémentaires à l’accompagnement individuel. Quand une femme peut avoir des moments d’échange durant des ateliers collectifs, cela fait comprendre que la porte est ouverte pour réaborder le sujet en entretien individuel derrière. Cela contribue à ne pas laisser à la marge certains sujets, propres aux dynamiques intrafamiliales ou au genre, qui sont aussi des freins à lever. 

Hélène, travailleuse sociale chez Acina à l’antenne de Paris