Si ACINA accompagne de manière inconditionnelle les personnes vivant en bidonville ou en habitat précaire, l’association n’en cible pas moins spécifiquement certains publics. C’est notamment le cas des femmes avec un programme dédié à leur pleine et entière insertion.
Lutte contre l’invisibilisation
“Dans le cadre de notre travail d’accès à l’emploi et au droit, on s’est rapidement rendu compte qu’on avait du mal à mobiliser des femmes sur les questions d’insertion professionnelle » indique Nino Akhalkatsi, chargée de partenariat chez ACINA. Un phénomène d’invisibilisation qui trouve plusieurs explications : un rôle de “responsable du lieu de vie”, une pression sociale sur les rôles de genre et des freins périphériques importants (garde des enfants, maîtrise du français…)…. Ces dernières sont pourtant moteurs sur d’autres aspects de l’insertion comme la scolarisation des enfants ou l’accès à la santé.
Un enjeu d’autonomie
L’insertion professionnelle est donc un enjeu clé. En effet, “les femmes sont dans une dépendance économique et sociale importante vis-à-vis de leur conjoint”. Les accompagner dans leur projet d’insertion professionnel est donc clé pour leur permettre d’accéder pleinement à l’autonomie, “d’autant plus que de nombreux droits sont attachés au contrat de travail comme l’assurance maladie ou le chômage…”.
Un travail de longue haleine
Pour remédier à cette situation, l’association a mis en place un programme dédié à l’autonomisation des femmes. Comme il est de coutume chez ACINA, pour son lancement cette initiative a été co-construite avec des partenaires spécialisés sur le sujet tels que Meet My Mama, les Filles du facteur et Lora Yeniche, chanteuse de rap et engagée dans le Collectif Ecole pour tous, comme intervenantes.
Après la phase de réflexion, lancé le 28 octobre par un temps d’échange et d’atelier, ce programme a pour objet de :
- Libérer la parole (sur les questions de santé…)
- Rencontrer et échanger avec ses pairs
- Valoriser les participantes et leurs expériences
- Identifier les freins à l’insertion professionnelle et leur levée
Organisé en différents groupes, le travail s’est concentré sur les points communs qui rassemblent ces femmes. L’objectif? Travailler sur la déconstruction des stéréotypes. Le chemin reste néanmoins long. “On est conscient que le travail que nous avons entamé est de longue haleine et que nous devons avancer lentement car faire évoluer les mentalités prend du temps.” concède Nino. Mais c’est un travail indispensable et qui résonne fortement avec l’histoire d’ACINA.