Depuis mars 2020 et le début de la crise sanitaire, ACINA se mobilise aux côtés d’acteurs spécialisés sur la question de l’hygiène et de l’accès à l’eau tels que Solidarités International, Action contre la faim et Première Urgence Internationale. En effet, la majorité des habitants des squats et bidonvilles n’ont pas de douche, de toilette ou même de point d’eau potable.
La période de confinement a, paradoxalement, permis de débloquer la situation sur plusieurs sites. Loin d’être un détail, l’accès à l’eau, à l’hygiène et à l’assainissement sont des éléments centraux dans la stratégie de résorption des bidonvilles et l’inclusion durable des habitants.
La question de l’eau et de l’assainissement, un sujet multi-acteurs complexe
Dès 2015, ACINA a mis en exergue le rôle de l’eau et de la sanitation dans dans le parcours d’intégration des personnes en situation de mal-logement. Outre un rôle de coordination, l’association a entamé un travail de sensibilisation des acteurs de l’accès à l’eau, d’hygiène et d’assainissement dit « EHA ». Traditionnellement spécialisées dans l’urgence internationale, des ONG comme Solidarités Internationale ou Action contre la Faim ont pu être sensibilisées sur le sujet. En effet, les sites sur lesquels intervient ACINA ont leurs spécificités : environnements politiques et juridiques, contextes d’intervention, histoire, acteurs, « organisation et fonctionnement » des bidonvilles, habitants, méthodologie de travail et accompagnement etc.
Afin de maximiser l’impact de leur expertise, les équipes d’ACINA mènent alors un important travail d’identification des sites jugés prioritaires pour l’installation d’un point d’eau ou de toilettes en Ile-de-France principalement en Essonne et dans le Val-d’Oise mais aussi dans le Val-de-Marne ou en Seine-Saint-Denis. Dans ce long processus, elle intègre bien entendu les associations locales tels que Médecins du monde, Système B comme bidonville ou les collectifs Romeurope locaux aux discussions.
Faire de l’EHA une réalité pour les nouveaux arrivants
Ce long travail de coordination permet d’aboutir à la construction d’une stratégie multi-acteurs d’intervention sur les sites en Île-de-France et au-delà à un plaidoyer à l’échelle nationale. Il permet également de collecter des retours d’expériences et de capitaliser sur les savoirs-faire alors acquis.
En parallèle, les acteurs EHA et ACINA dialoguent avec les pouvoirs publics que ce soit à l’échelle macro – la DIHAL ou les Préfectures – ou plus opérationnelle – les villes. A cette dimension plus administrative se couple un travail de terrain permettant de faire bénéficier les acteurs de l’EHA de notre connaissance des sites et de poursuivre les actions de médiation avec nos publics.
Loin d’être un élément de pérennisation des terrains, l’accès à l’eau et à l’hygiène est avant tout une question de dignité. Ils permettent une amélioration concrète des conditions de vie et participent indirectement à une meilleure estime de soi des personnes, deux éléments clés de l’insertion des nouveaux arrivants.