Depuis sa création, ACINA s’est donné pour mission l’accompagnement socio-professionnel des nouveaux arrivants en France. Au-delà des publics vivant en bidonvilles ou en squat, l’association a souhaité, dès 2017, appliquer sa méthode d’accompagnement à un nouveau public : les personnes réfugiées.
Pourquoi un programme spécifique?
Depuis sa création, ACINA a développé une véritable expertise dans l’insertion des “nouveaux arrivants”, notamment ceux vivant en squat ou en bidonville. Alors pourquoi mettre en place un programme et des partenariats spécifiques? Tout d’abord car l’un des éléments centraux de la “méthode ACINA” est particulièrement pertinente pour ce public. Il s’agit de “l’aller vers”. En un mot les équipes de l’association se déplacent dans les centres d’hébergement. Le but? Aller à la rencontre d’hommes et de femmes qui, après un long parcours, sont souvent isolés, sans connaissance des codes du monde du travail ou des dispositifs d’aide en France.
En s’appuyant sur son expérience et en mobilisant les acteurs associatifs et institutionnels, ACINA peut ainsi déployer ce nouveau programme à Paris et dans le Val-d’Oise. Afin de ne pas faire doublon avec les actions déjà mises en place, ACINA s’associe avec des structures accompagnant et hébergeant ou logeant le public ciblé, telles que Solidarité Nouvelle pour le Logement, le Samu Social de Paris, France Terre d’Asile ou L’Œuvre d’Orient. L’objectif est de travailler en complémentarité afin de garantir une insertion professionnelle plus durable.
“Les structures partenaires sont dépourvues de conseillers en insertion professionnelle au sein des structures d’accueil” précise Suzanne Cardon, responsable du programme. “notre expertise sur le sujet est donc complémentaire. De plus, il n’existe que très peu de dispositifs pour les personnes réfugiées avec un niveau de français très bas (A2 ou inférieur). On accompagne principalement des personnes en grande difficulté qui ont besoin d’un accompagnement individuel et renforcé pour les aider à se stabiliser.”
« Ne te décourage pas, tu vas y arriver »
Une difficulté notamment rencontrée par Sifan. “Je ne parle pas très bien français et sans [ACINA] je n’aurais pas pu avoir une formation” nous dit cette jeune femme qui va entamer un cursus pour devenir Accompagnante petite enfance. “J’ai fait le test à l’Institut Santé. L’écrit c’était bien… J’aimerais travailler dans les crèches. J’ai déjà travaillé avec les enfants avant”. Même problème pour Mamadou, Guinéen : “J’ai eu la chance, grâce à ACINA, de faire beaucoup d’entretiens pour savoir mon niveau et pour m’améliorer aussi jusqu’à que je trouve une formation. […] même pendant le coronavirus, grâce à ACINA j’ai pu trouver des formations avoir des préparations d’entretien par téléphone c’était bien”.
Pourtant, tout ne fut pas simple “vous m’avez dit tout le temps quand j’ai fait un entretien si ils m’ont pas accepté vous me disiez des points positifs « ne te décourage pas, tu vas y arriver »”. Et cet accompagnement au long cours porte ses fruits “Là je suis en formation dans le domaine de la fibre optique pour faire technicien de raccordement, une formation qui a commencé depuis le 13 juillet et qui doit terminer le 30 septembre. Après quand j’aurai fini cette formation, j’ai une promesse d’embauche pour un CDI dans ce domaine à Metz.”