Alors que la France est entrée dans une seconde phase de confinement, les équipes d’ACINA continuent leur travail de terrain auprès des nouveaux arrivants. Mais, en pleine crise sanitaire et sociale, les voyants virent peu à peu au rouge pour les plus fragiles.
Des publics précaires plus durement touchés par le COVID19
Une des évolutions les plus marquantes par rapport au premier confinement, est celle de la doctrine en matière d’expulsions. “Au début de la crise, on a eu un message clair de la part des autorités indiquant qu’il n’y aurait pas d’expulsions pendant la crise sanitaire. Mais, et alors que la crise est toujours là, il y a eu un phénomène de rattrapage. Des personnes ont été expulsées jusque dans les derniers jours avant la trêve hivernale” indique Jeanne Reig, co-directrice des programmes d’ACINA. Un phénomène loin d’être anodin : de nombreuses personnes suivies ont des problèmes respiratoires, de diabète ou d’hypertension et sont donc à risque.
Une crise sociale qui retarde l’insertion
Si les conditions de vie sont toujours aussi précaires, certaines activités sont désormais autorisées: “Les activités génératrices de revenus ont pour partie pu reprendre. Néanmoins, les personnes qui dépendent de la ferraille ou de la mendicité n’ont peu ou pas de ressources” précise Jeanne. Par ailleurs, les campagnes saisonnières de distributions alimentaires permettent de décharger les équipes d’ACINA d’une tâche que l’association avait assumée, avec d’autres associations, pendant le premier confinement. “Mais nous continuons de distribuer des kits d’hygiène avec des produits de bain ou des couches bébés car la demande est forte”. Une aide qui est complétée par l’explication du fonctionnement des attestations de déplacement et l’orientation vers les points relais fournissant de l’aide alimentaire, dispositifs renforcés par l’Etat lors de ce deuxième confinement. Néanmoins, ces colis d’aide alimentaire ne sont parfois pas adaptés aux ménages hébergés en hôtel social qui ne peuvent pas cuisiner.
Une équipe mobilisée
Au-delà de la subsistance “au jour le jour”, l’association reste pleinement mobilisée sur son cœur de métier : l’insertion professionnelle. Pas une mince affaire alors que la crise sociale est déjà là. “Les centres communaux d’action sociale et Pôle Emploi restent ouverts donc on peut continuer à accompagner les gens dans leur recherche d’emploi et dans leurs démarches sociales” indique Jeanne Reig. “Mais on voit bien qu’il y a très peu de recrutements dans l’intérim ou pour des CDD” ajoute Nathalie Bourguignon, responsable de l’antenne 91. L’association en profite pour approfondir les accompagnements en cours et consolider ses permanences d’accès au numérique. Les équipes se déplacent par ailleurs régulièrement sur les terrains identifiés lors du premier confinement afin de relever les besoins, orienter et informer.