Accompagnement global des familles dans le cadre de la lutte contre le saturnisme en habitat indigne

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Dans le cadre du Projet Régional de Santé (PRS 2), qui s’étend de 2018 jusqu’à la fin de l’année 2022, l’Agence Régionale de Santé (ARS) d’Ile-de-France a lancé un appel à projet dont l’objectif principal est de lutter contre les inégalités sociales de santé (ISS). ACINA s’inscrit ainsi dans un travail inter-associatif pour l’accompagnement global des familles dont les femmes et les enfants en particulier sont atteints de saturnisme.

 

Dans un article datant de septembre 2021, le journal Libération faisait état d’un “scandale sanitaire” : de nombreux cas de saturnisme infantile sont dépistés dans le bidonville de la butte de Montarcy dans le département du Val d’Oise. Les conséquences sur la santé sont désastreuses (retard de développement, effets neurologiques, troubles de l’attention, diminution de points de quotient intellectuel, troubles digestifs, etc.), notamment pour les femmes enceintes et les enfants.

 

Sans être un cas isolé, l’exemple de ce terrain rappelle l’existence d’un lien de causalité étroit entre habitat insalubre et saturnisme : la pollution des sols, le travail lié à la ferraille, les peintures au plomb des logements anciens réinvestis en squat… sont des facteurs de risques auxquels les familles précaires sont davantages exposées.

 

Depuis sa création, ACINA agit en faveur de l’insertion globale de personnes vivant en bidonvilles. Sa connaissance des publics et des terrains l’a ainsi amené à s’inscrire dans le travail inter-associatif impulsé par l’ARS dans le cadre du Programme régional de lutte contre le saturnisme. ACINA apporte son expertise et intervient sur différents axes sur chacun des lieux de vie  : 

 

  • Ciblage des terrains potentiellement concernés en concertation avec les partenaires ;
  • Accompagnement global, à la fois social et professionnel des familles identifiées comme étant à risque en vue de leur relogement et de la sortie des lieux de vies responsables de la maladie – des dépistages effectués sur les enfants dont les familles ont vécu un moment à l’hôtel ou en logement montrent une diminution du taux de plombémie
  • Orientation des ménages vers les structures médico-sociales adaptées et participation à l’organisation de campagne de dépistage et de sensibilisation en lien avec les partenaires.
 
Concrètement, comment cela se passe-t-il sur place ?
 

 Dans un premier temps, les associations font un état des lieux : nombre de ménages, nombres d’enfants et de femmes enceintes, présence – ou non – de facteurs d’exposition, etc. A l’issue de ce repérage un diagnostic social est établi et des prélèvements sont effectués par des infirmières, en présence de l’ARS et des associations. Les résultats sont ensuite distribués par un professionnel de santé (ou par un médecin bénévole de Médecin du monde dans le 95 par exemple) et les personnes atteintes de saturnisme, dont le taux de plombémie est supérieur ou égale à 50 microgramme par litre de sang, sont alors prises en charge, accompagnées globalement et vers le logement et orientées vers des structures sanitaires adaptées.

 

Après cette expérience réussie dans le département du Val d’Oise, l’ARS étend son programme de dépistage aux autres départements, sur d’autres sites susceptibles d’être contaminés, suggérés essentiellement par les professionnels de terrains que sont les associations.

 

Actuellement, le programme est en phase de déploiement dans les départements de l’Essonne et du Val de Marne, puis de la Seine-Saint-Denis. La démarche opérationnelle sera reproduite sur le modèle de celui de la butte de Montarcy.