L’accompagnement de la famille M. en Seine-Saint-Denis

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L’équipe ACINA de l’antenne de Seine-Saint-Denis et la famille M. se sont rencontrées pour la première fois en 2020, sur un bidonville situé à Bondy. En plein mois de décembre de la même année, et après de nombreux appels au 115, la famille a enfin pu obtenir une place dans un hôtel stabilisé, à Bobigny. Il faudra cependant attendre l’hiver 2023 pour que la famille obtienne un logement social.

Arrivé en France en 2020, avec sa compagne et leurs deux enfants âgés de 10 et 12 ans, Monsieur M. a très rapidement exprimé son souhait de s’inscrire dans un parcours d’insertion professionnelle. Dans le cadre du projet Impul’s Emploi porté par l’équipe ACINA, qui consiste à organiser des visites d’entreprises d’insertion avec un groupe de personnes intéressées, Monsieur M. a participé à une visite de l’ACI Halage, situé sur l’île Saint-Denis, spécialisé dans les espaces verts et a pu commencer un Contrat à Durée Déterminé d’Insertion (CDDI) d’une durée de 1 an. Durant cette année, il a appris le français, s’est formé aux normes du travail en France, et a repris confiance en lui. Au cours des mois qui ont suivi sa prise de poste, Monsieur M. a été accompagné par l’équipe d’ACINA dans ses demandes d’ouvertures de droits. 

Avec la détermination de Madame M., qui a multiplié les rendez-vous avec ACINA, ils ont pu faire valoir leurs droits auprès des institutions compétentes. La priorité de Madame M. était, d’une part, de scolariser ses enfants et, d’autre part, de s’assurer qu’ils puissent s’épanouir. Leurs deux enfants ont été scolarisés sur la commune de Bobigny en classe UPE2A.

La première rencontre du travailleur social ACINA avec l’aîné de la famille M., en fin d’année 2023, s’est faite le jour où il a accompagné la famille pour visiter leur logement social. Lorsqu’il l’a questionné sur sa scolarité, l’enfant lui a répondu en anglais, avec un vocabulaire soutenu et une grammaire parfaite. Ni son père ni sa mère ne parlent anglais.

Il a alors expliqué au travailleur social d’ACINA qu’il préférait parler cette langue universelle pour se connecter au monde. C’est à travers les films et la musique qu’il a appris à maîtriser l’anglais. C’est également dans l’univers de la musique qu’il souhaiterait s’orienter. Avec son casque audio autour du cou qui ne le quitte jamais, il a expliqué vouloir mélanger différents styles de musique pour composer, par exemple le rap et la musique classique.

Le travailleur social a été touché de voir cet adolescent se projeter ainsi dans un univers artistique, après son parcours de précarité et de survie. Les deux enfants de la famille M. ont connu trois lieux de vie de natures différentes : bidonville, hôtel social et logement social. Cette ascension a été possible grâce à l’investissement personnel de leurs parents.

Mais Monsieur M. ne s’arrête pas là. A chaque rendez-vous avec le travailleur social d’Acina, il lui propose de l’appeler si jamais les équipes d’ACINA ont besoin d’une personne pour traduire. Il se montre volontaire pour venir aider bénévolement les travailleurs sociaux d’ACINA. C’était déjà le cas lors d’une action de dépistage réalisée sur un bidonville situé à Stains. Monsieur M. a consacré son après-midi aux équipes d’ACINA pour faire de la traduction et sensibiliser les personnes sur les risques de saturnisme.

Leur fils aîné a, quant à lui, trouvé sa voie musicale. Madame M. garde toujours comme priorité l’épanouissement de ses enfants, et il semble que les choses s’alignent pour eux.