Dans le cadre de son action, ACINA met tout particulièrement l’accent sur l’accès au droit des personnes qu’elle accompagne. Et parmi ces droits, celui des enfants à suivre une scolarité aussi normale que possible. Près de 200 enfants ont pu être scolarisés en ce début d’année parmi les familles suivies par l’association.
La scolarisation, des obstacles multiples…
En effet, lorsque l’on habite en squat ou en bidonville, inscrire un enfant à l’école et lui permettre de suivre des cours s’avère être une véritable gageure. Pour pouvoir s’inscrire à l’école (entre autres démarches), il est par exemple souvent demandé une adresse de domiciliation. Malgré la volonté des parents et l’envie des enfants, la scolarisation peut s’avérer compliquée lorsque l’on habite sur un terrain et que l’on risque l’expulsion d’un jour sur l’autre.
Cette instabilité est elle aussi un facteur handicapant l’inscription et le maintien dans la scolarité. A cette insécurité s’ajoute des conditions d’étude souvent difficiles pour faire ses devoirs. ACINA oriente au cas par cas les personnes accompagnées vers des associations spécialisées sur le soutien scolaire.
Enfin, il faut acquérir une culture scolaire. Une culture que les parents doivent parfois découvrir avec le fonctionnement du carnet de liaison, du système d’absence…
… mais des bénéfices potentiellement nombreux
Pourtant, au-delà des apprentissages scolaires classique (lire, écrire…), la scolarisation reste une formidable chance. Car l’école, c’est avant tout des copains, l’occasion de faire du sport, de s’ouvrir aux autres… C’est aussi l’opportunité de faire un repas complet et partagé à la cantine. Au collège/lycée, c’est la possibilité d’emprunter des livres au CDI…
Et les bénéfices ne s’arrêtent pas aux enfants. A Wissous, 17 enfants d’un même terrain accompagnés en lien avec Romeurope ont été scolarisés en même temps. “Cela crée une véritable dynamique sur le bidonville et c’est moteur pour les familles” abonde Nathalie Bourguignon de l’antenne Essonne d‘ACINA. “Certaines familles ont du mal à se mobiliser sur l’insertion pro mais quand on les accompagne dans la scolarisation des enfants cela leur ouvre le champs des possibles”.