Nouveaux arrivants et insertion : mieux connaître pour mieux accompagner

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ACINA apporte son expertise aux acteurs de l’insertion

Au-delà d’un accompagnement de terrain mené quotidiennement auprès des publics, ACINA s’engage aussi pour faire évoluer les regards sur les nouveaux arrivants. C’est par le biais de formations et d’échanges de bonnes pratiques destinées aux acteurs de l’insertion, qu’ACINA partage des clefs de compréhension des parcours des publics et des différents freins et difficultés qu’ils peuvent rencontrer dans leur parcours d’insertion. Au mois de février dernier, l’antenne de Seine-Saint-Denis a été sollicitée pour intervenir auprès d’ATD Quart Monde. Dans le Centre de promotion familiale d’ATD à Noisy-le-Grand, une vingtaine de bénévoles accompagnent des familles Roumaines et Bulgares s’identifiant comme Roms dans leur parcours d’insertion. Pendant une demi-journée, ACINA a apporté aux bénévoles d’ATD son éclairage et son expertise sur l’accompagnement et le travail social avec ce public. 

Scolarisation, logement, modes de vie et de pensée, ouverture du dialogue, sont autant de questions posées par l’équipe bénévole d’ATD à Elena Rupa, travailleuse sociale chez ACINA en Seine-Saint-Denis, qui a construit et animé ce temps de formation. Reconnue pour son expertise dans l’accompagnement de ces publics, ACINA apporte des réponses qui permettront de manière très opérationnelle d’orienter leur travail.

Mise en perspective grâce au contexte historique et actuel

Un accompagnement qualitatif des migrants intra-communautaires d’Europe de l’Est passe entre autres par la compréhension de l’héritage historique de ces populations, et notamment celui des personnes qui s’identifient comme Roms. Cet éclairage ne signifie pas que le travail social doit être fondamentalement différent de celui mené avec d’autres publics en précarité, mais il permet d’ancrer l’accompagnement social dans une meilleure connaissance des causes des difficultés rencontrées. “Les bénévoles étaient étonnés d’apprendre que la Roumanie a connu la plus longue période d’esclavage des roms en Europe”, nous raconte par exemple Elena Rupa.

L’histoire du parcours migratoire et l’environnement social influencent profondément les familles dans leurs projections de vie. Comparer des modèles sociétaux, c’est comprendre certains freins à l’accompagnement. “Les logements sociaux et l’accompagnement social n’existent presque pas en Roumanie. Les bénévoles ont donc compris pourquoi il est compliqué d’appréhender de longues procédures administratives. C’est un travail en plus pour les nouveaux arrivants qui doivent s’approprier des modèles d’insertion sociétaux qu’ils ne connaissent pas” , explique Elena.

Sensibiliser à l’accompagnement individualisé

Une compréhension fine des aspirations des personnes accompagnées, ainsi qu’une identification des freins qu’elles rencontrent durant leur parcours d’insertion, sont essentielles pour proposer un accompagnement efficace. “Il faut aller toujours plus loin dans l’évaluation des besoins. Je leur ai expliqué l’importance d’individualiser les projets car on ne peut pas généraliser à toutes les familles, et même au sein d’une famille, chaque membre a son projet personnel d’insertion”, souligne Elena.
L’empowerment est au centre du travail que propose ACINA : les personnes identifient et développent elles-mêmes leur projet, avec l’aide d’un professionnel pour les aiguiller et leur proposer les outils adéquats. Pour que l’accompagnement soit réussi, il est donc nécessaire de garder à l’esprit que les accompagnés sont les principaux acteurs de leur vie et de leur projet. “C’est le but du travail social. Durant la formation, les bénévoles ont compris que le plus important est de donner les informations nécessaires pour que les personnes développent elles-mêmes leurs compétences et construisent par et pour elles-mêmes leur parcours d’insertion.”

Proposer des outils concrets

Lors de ses formations, ACINA apporte également des outils professionnels d’accompagnement aux bénévoles afin de compléter leur panel de techniques d’intervention. Constitution de groupes de parole, d’ateliers individuels et collectifs sur la scolarisation, la citoyenneté, le voisinage, sont autant de méthodes pour faciliter la communication et instaurer un cadre de confiance.  “On est passé à une phase pratique. Je leur ai donné des outils concrets : des contacts, des pistes, de la documentation, et des rapports d’activité notamment », nous explique Elena.
En plus de proposer une méthodologie et des ressources, la formation apporte également une vision globale des acteurs spécialisés qui peuvent intervenir durant le parcours d’insertion. “J’ai essayé de les encourager à solliciter des partenaires sur des problématiques très importantes, comme par exemple les problèmes liés à la scolarité. Même nous professionnels, nous recherchons continuellement de l’aide”, raconte Elena. 

ATD a à nouveau sollicité ACINA en mars 2021 pour une réunion de synthèse cette fois-ci, autour des questions spécifiques liées à l’accompagnement social de quelques familles. ACINA a répondu favorablement afin d’aider les intervenants à mieux orienter leur accompagnement et à adapter leur intervention.

Un travail partenarial indispensable

La dynamique partenariale multi-acteurs promue et mise en place par ACINA permet une complémentarité des actions selon les domaines d’expertise de chacun, nécessaire à l’accompagnement global des familles. “Avant cette formation à ATD, je ne me rendais pas compte à quel point cela pouvait être difficile d’accompagner sur la scolarisation sans partenaire. Je me rends vraiment compte de la richesse qu’apportent nos partenaires dans notre travail de tous les jours.”, conclut Elena.