Rodica : l’interview du mois

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:Témoignages

Nous vous présentons ce mois-ci le témoignage de Rodica, rencontrée par ACINA dans le cadre du dispostif de maraudes mixtes dans le Val-d’Oise. Lancées dans le cadre de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté qui vise à garantir les droits de tous les enfants, les maraudes mixtes se basent sur une méthodologie de l’aller-vers via des maraudes visant à repérer, accompagner et orienter toutes les familles à la rue, en squat ou en bidonville, vivant dans des situations indignes et sans solution d’hébergement ou de logement. L’objectif de ce dispositif est de “sortir les enfants des rues, squats et bidonvilles par un accompagnement des familles en mobilisant tous les leviers disponibles pour rompre de manière définitive le schéma de la reproduction de la pauvreté”. ACINA, qui a participé en 2018 aux côtés de divers acteurs à la réflexion sur le référentiel encadrant ce nouveau type d’action, est chargée de sa mise en œuvre sur le département du Val-d’Oise aux côtés de la Croix-Rouge et de l’ADVOG.

 

“Je m’appelle Rodica, j’ai 37 ans et je viens de Roumanie. Je suis en France depuis 1 an avec mon mari et mes trois enfants, j’ai deux grandes filles et un petit garçon.”

 

Avant d’être suivie par ACINA, Rodica n’était accompagnée par aucune association “on vivait à la rue, on avait pas de travail, pas de logement, aucun droit ouvert, pas de domiciliation, de carte vitale, rien du tout. On a rencontré Julie (NDLR : travailleuse sociale maraudeuse de l’antenne 95 d’ACINA) en octobre 2021, dans la rue, j’étais dehors à côté d’un magasin à Sarcelles. Julie est venue parler avec moi, s’est présentée et m’a demandé ce dont j’avais besoin, je lui ai répondu que j’avais besoin d’un logement, Julie m’a ensuite donné un rendez-vous au bureau d’ACINA.” explique Rodica.

 

Suivie depuis 1 an par l’association, Rodica raconte que “l’accompagnement avec Julie s’est très bien passé, on avait des rendez-vous ici régulièrement, on a fait tous les rendez-vous, on était toujours présents. On a fait les démarches avec Julie pour la domiciliation, l’inscription de mes deux plus jeunes enfants à l’école, la carte vitale, l’hôtel, etc.” raconte Rodica.

 

Aujourd’hui, Rodica et sa famille sont hébergés dans un hôtel à Garges les Gonesses “ça se passe bien, l’école pour les enfants n’est pas loin. Mon mari travaille depuis 4 mois dans les espaces verts et ça se passe très bien. Moi je ne travaille pas encore, mon fils est encore petit, je vais le chercher à l’école tous les jours et je m’occupe de lui, mais je veux travailler.”

 

Pour Rodica, la plus grande difficulté dans son parcours depuis son arrivée en France a été la recherche d’une solution d’hébergement/logement pour sortir de la vie à la rue “c’est difficile de trouver un logement, je ne sais pas encore combien de temps on sera à l’hôtel, et ça c’est difficile, on a fait la demande de logement social mais c’est très long, on attend.”