Doctolib, CCAS, France Travail, CAF…
S’orienter dans le système français pour y construire sa vie est tout à la fois nécessaire et peu évident – surtout lorsqu’on cumule des difficultés supplémentaires comme une faible maîtrise du français ou de la lecture.
Rendre accessible l’information est un enjeu d’accès aux droits et à l’autonomie.
Dans le cadre du projet KAMI, un groupe d’une dizaine de femmes ayant été contraintes à la prostitution et luttant pour en sortir sont soutenues par trois associations partenaires aux actions complémentaires. Le Mouvement du Nid accompagne la sortie des réseaux de prostitution, Kolone propose des cours de français et Acina soutient la construction de futurs projets professionnels.
Donner à chacune les clés pour évoluer selon ses envies et besoins dans le système français est l’un des premiers objectifs des ateliers organisés par Acina pour les femmes du programme KAMI.
Au programme :
- Se repérer et rendre plus facile la mobilité dans la capitale
- Comprendre comment accéder aux services de santé
- Apprendre qui l’on peut contacter en cas de danger ou violence
- Se créer un carnet d’adresses regroupant les différents dispositifs de solidarité et d’accompagnement social
- Connaître les différentes structures d’accès à l’emploi et leur rôle
Les neuf femmes présentent sont parties prenantes de l’atelier – le contenu préparé et présenté par deux travailleuses sociales d’Acina et complété par les questions et les besoins plus précis que les participantes expriment.
H., membre du programme, se présente et fait part de son ressenti à la fin de l’atelier :
“Je m’appelle H., je suis nigérienne et j’ai 27 ans. J’ai trois enfants. Cela fait 7 ans que j’habite à Paris dans un hébergement du SIAO – mais assez loin d’ici, je mets plus d’une heure à venir.
Pour le moment mes papiers sont en cours de régularisation [c’est le Mouvement du Nid qui aide H. dans ces démarches]. Mais ce qui est aussi très important pour moi c’est d’apprendre le français [H. va deux après-midi par semaine aux cours proposés par Kolone], et comprendre comment fonctionnent les choses en France pour que tout soit plus facile pour moi quand j’aurai les papiers.
Aujourd’hui je savais déjà quelques-unes des choses présentées dans l’atelier, mais pas tout. Ce qui va le plus me servir je pense c’est de savoir comment trouver une assistante sociale et connaître les manières de trouver du travail. Le travail c’est important pour moi, sans travail comment je peux manger ? Et ma famille ?
Je suis intéressée par la logistique, c’est un domaine que je ne connais pas encore très bien mais je pense que ça peut me convenir. Au prochain atelier on parlera plus des métiers et du monde du travail, je sais que ça va me servir. J’ai besoin des cours et de ces informations.”